Depuis ce vendredi, l’Académie de médecine préconise le port généralisé du masque, y compris pour des modèles moins perfectionnés que celui des soignants pour contrer la propagation du coronavirus.
Le masque est devenu une denrée rare. Depuis le début de la pandémie il est de plus en plus difficile de s’en procurer. Malgré la promesse du Président de la République de l’arrivé imminente de stocks. Les personnels soignants et autres professionnels confrontés au Covid-19 tirent la sonnette d’alarme. La France est confrontée à une pénurie de masque de protection. Les français s’inquiètent et tentent de trouver d’autres moyens de protection. Sur Internet, les tutoriels et autres conseils pour confectionner son propre matériel se multiplient. Pourtant deux écoles s’affrontent. L’académie nationale de médecine « recommande que les indications pratiques pour la fabrication d'un tel masque soient largement portées à la connaissance de la population » alors que le gouvernement préconise de « réserver les masques en priorité au personnel soignant et à celui des Ehpad ». L’opinion publique, elle, semble opter pour la sécurité en généralisant le port de masques fait-maison. Sont-ils fiables ? Sont-ils aussi efficaces mêmes si ils ne sont pas homologués ? Pour le moment aucune certitude si ce n’est que rien ne remplace le masque FFP2. L’AFNOR (Association Française de Normalisation) a mis en ligne un guide d’exigences pour la fabrication de masque barrière. Blandine Tavenard, sage-femme à la clinique l’Étoile de Puyricard, a suivi ces consignes. Si au travail elle dispose de masque, à la maison la mère de famille en a cousu à la machine en récupérant le tissu nécessaire dans d’anciens torchons et autres chemises. « J’ai fait avec les moyens du bord et ce que j’avais chez moi … des tissus de bonne qualité, plutôt épais qui servaient de protections de coussins extérieurs ». Munis de deux élastiques, les masques colorées sont utilisés par son mari et ses quatre fils lors des sorties autorisées.
Aix-Marseille Université se mobilise
À une autre échelle, l’AP-HM a lancé un appel au secours le 30 mars sur les réseaux sociaux. Le jour même, Aix-Marseille Université s’est mobilisée pour organiser la fabrication, via des imprimantes 3D de visières de protection simples et efficaces pour éviter la contamination des personnels soignants.Un recensement a permis de localiser une soixantaine d’imprimantes dans une quarantaine de laboratoires et de départements de formation. Aujourd’hui, environ 400 à 500 visières peuvent être fabriquées chaque jour et acheminées vers les hôpitaux, cliniques, maisons de retraites… Brice Parent, développeur informatique, et équipée d’une imprimante 3D pour son travail à domicile où il fabrique des visières pour l’IUT d’Aix-en-Provence. Il a rejoint le groupe « Makers contre le Covid » sur Facebook. « Au départ j’ai créé les visières pour ma famille, puis je suis tombé sur cette communauté… il existe plusieurs modèles différents, et certains ont été validés par les établissements concernés ». Le modèle qu’il a choisi est l’un des plus simples, le moins cher et il est relativement rapide à faire. La seule norme à remplir concerne le plastique utilisé pour la feuille de couverture. Le Plexiglas ou l’ABS (Acrylonitrile Butadiène Styrène) doivent « être stérilisés et mouillés soit avec de la Javel ou de l’alcool, la condition c’est donc qu’ils ne se désintègrent pas avec ces produits » Chaque membre du groupe apporte son aide et son expertise en façonnant des visières basées sur un modèle commun validé par les établissements concernés. Ils améliorent leurs prototypes selon les retours des soignants. Les demandes peuvent porter sur le confort, l’ergonomie, la solidité … le tout accompagné de remerciement souvent ému. Exposés et très éprouvés par la pénurie de matériel, les soignants arrivent à faire preuve d’humour. Le prix de la visière la plus sexy revenant à … celle avec des accroches en bretelles de soutien-gorge.
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