Le Maire de Nice Christian Estrosi a réuni les professionnels de santé autour d’une table ronde pour échanger et trouver des réponses face à cette épidémie de coronavirus.
Dans la salle de l’Union de la mairie de Nice, des docteurs, infirmiers, professeurs se retrouvent ce lundi midi afin d’exprimer leurs besoins et leurs inquiétudes à monsieur le maire. Une situation de désorganisation et surtout un manque de dialogue entre le personnel de santé sur le terrain et les membres du gouvernement. C’est pour cette raison que Monsieur Estrosi a voulu réunir tout le monde dans une seule salle. « J’ai la chance dans la ville d’avoir un personnel médical et un CHU au dessus de la moyenne nationale. Se priver de pouvoir donner l’informations aux gens qui sont censé être les premiers relais c’est franchement dommage donc cette réunion est indispensable ». Il ne veut pas attendre plus face à cette épidémie, et prend le devant pour ne pas se retrouver avec des hôpitaux surchargés. La Docteur Jacqueline Rossant, présidente du Conseil Départemental de l’Ordre des médecins des Alpes-Maritimes s’exprime en première. « Je représente les médecins et pour nous c’est très compliqué,. Les informations ne sont pas claires, nous ne sommes pas équipés, nous n’avons aucunes informations sur la possibilité d’avoir des masques et quand cela sera possible ». Le grand débat de cette réunion a longuement été le manque de masque chirurgicaux pour les personnes suspectées d’être infectées, afin d’éviter toute transmission et les masques de types FFP2 pour se protéger face aux malades. Selon Romain Alexandre le délégué départemental de l’ARS ( Agence Régional de Santé ) les masque chirurgicaux sont en cours d’approvisionnement et ils seront mis à disposition au plus tard demain en pharmacie. Ce qui concerne les FFP2 « pour le moment c’est délivré seulement aux médecin ». L’annonce énerve les infirmiers libéraux et pharmaciens « nous sommes au contact des patients toute la journée mais toujours aucune protection ! ». Mr Alexandre répond « pour les infirmiers et pharmaciens ça va monter en charge rapidement, le stock FFP2 va arriver rapidement ». La médecine libérale est en premier plan et n’a aucun moyen pour éviter toute transmission. « Les derniers masques que l’on nous a fourni date de l’épidémie de grippe H1N1 en 2009 » déclare abusée l’infirmière libérale Cécile Tinek Bientura. La différence de moyen mis en oeuvre lorsqu’un entre le Samu et un médecin libérale lorsqu’ils entrent en contact avec une personne pensant être infecté est assez troublante. La Docteur pour SOS médecin Joëlle Martinaux dénonce ce soucis « lorsque l’on va chercher un patient avec le 15 on est équipé avec une hyper protection, les lunettes, le masque, le cape ect… mais le médecin lui ou l’infirmier vont directement recevoir ou se rendre chez la personne sans aucune protection ».
« On est désinformé à défaut d’être informé »
Le personnel de santé dénonce un manque conséquent d’informations claires et précises. Chaque jour l’ARS envoi des recommandations très longues qu’il faut ensuite analyser, décortiquer et ne garder ce qui est nécessaire. Mais aujourd'hui ce système de transmission n’est pas possible. La docteur Jacqueline Rossant affirme« il nous faut chaque jour un rappel des consignes d’hygiène, et pas des pavés illisibles et incompréhensibles ». Une proposition d’utiliser les panneaux d’affichage de la ville avec ces recommandations aux quotidiens. Utiliser la Mairie comme relai avec nos citoyens. Le Docteur Hervé Cael médecine coordonateur des urgences de la Clinique du Parc Impérial propose de créer la possibilité d’avoir une bascule lorsqu’une personne appelle le 15 pour éviter de surcharger le Samu « il faudrait avoir dès que l’on compose ce numéro l’obligation de taper 1, 2 ou 3 et décrire la nature de l’appel, si ce n’est pas pour le coronavirus on est redirigé vers un autre centre capable de répondre ». En ce moment le Samu reçoit plus de 2500 appels par jour, ce qui a permis de déceler des cas positifs notamment. Les gens sont noyés sous toutes ces nouvelles sur l’épidémie et ils sont de plus en plus inquiets et anxieux sans avoir de réponse précise sur comment ce protéger. Le professeur Pierre Dellamonica répond alors « il faut déjà rappeler les gestes d’hygiènes de base, c’est une épidémie de syndrome grippal très contagieuse qui est dangereuse pour les personnes fragiles, enceinte et âgées ». Le maire actuel conclu cette table ronde en demandant aux personnes présentes « comment dans la journée on peut résoudre ce problème ? Dites moi. Si je décide d’acheter des masques c’est possible ? On va se battre tous ensemble ! »
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